Bodyweight training

Le gymnase

au corps

Les sceptiques doutent qu’il soit possible d’atteindre des objectifs de condition physique sans utiliser des appareils. Le corps serait-il capable de faire tout le travail à lui seul ? Il s’agit de se mettre au défi devant son propre poids pour en saisir rapidement l’efficacité. Petite analyse de ce qui a été popularisé par l’expression bodyweight training.

Mike Deboever est propriétaire du gym Reebok Crossfit Yul et se spécialise dans les entraînements basés sur des mouvements fonctionnels. Selon lui, l’exercice avec le poids du corps peut améliorer la santé et la forme physique de celui qui en fait sa routine. « Même si, avec certains outils, on peut atteindre ses objectifs rapidement, on peut devenir très fort simplement avec le poids du corps », assure-t-il.

JAMAIS TROP LÉGER

Des athlètes qui se croient trop forts pour n’avoir comme résistance que leur propre poids ? L’entraîneur ne se laisse pas trop impressionner : « L’objectif n’est pas de faire une traction, c’est d’en faire plusieurs. Et lorsqu’on arrive à en faire 10, on ajoute une, deux ou trois séries. L’intensité d’un entraînement comme celui-là se mesure par l’amplitude du mouvement, le nombre de répétitions et le temps. Le corps tout entier peut être musclé de cette façon. »

UNE BASE SOLIDE

Sur le plan de la biomécanique, un des avantages majeurs de ce type d’entraînement est l’engagement de ce qu’on appelle le core : la région abdominale et tout ce qui se trouve entre les épaules et le bassin, un bloc auquel s’attachent les autres membres. En acquérant une force au centre du corps, c’est tout le reste qui devient plus fort. « Prenons un fouet : si la corde n’était pas reliée à quelque chose de solide, je ne pourrais pas transférer la force et fouetter. C’est la même chose pour le corps », illustre Mike Deboever.

VARIER SES ACTIVITÉS

Bien qu’il soit possible de faire un entraînement relativement complet avec son poids uniquement, l’entraîneur recommande quand même de le combiner avec d’autres activités : la course, du vélo, de la corde à danser, du rameur ou de la natation. Si on peut se permettre d’être accompagné par un professionnel, l’entraîneur pourra encadrer la pratique de l’entraînement par le poids du corps et l’intégrer à un plan plus structuré de mise en forme. « Il est très facile de fatiguer quelqu’un, mais beaucoup plus difficile de l’entraîner », relève le spécialiste. Selon lui, le succès réside dans un programme d’activités varié pour obtenir de bons résultats, subir moins de blessures et profiter d’un impact positif sur la santé.

LA PRÉPARATION EST ESSENTIELLE

Redressement assis, squats, pompes, même si l’entraînement fait avec le poids du corps n’implique pas de charge supplémentaire, il est tout de même requis de faire des exercices d’échauffement avant chaque séance, ainsi que des étirements à la toute fin. « Il faut différencier les exercices de mobilité, plus dynamiques, et ceux de flexibilité qui sont plus statiques. La mobilité, c’est de solliciter des articulations pour éviter de se blesser, ce que l’on fait avant. En fin de séance, c’est plutôt la flexibilité, la récupération et l’amplitude du mouvement que l’on doit travailler », précise le kinésiologue.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.